Emmanuel CRIVAT
CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (CNRS)
CONCOURS DE RECRUTEMENT DE CHARGÉ DE RECHERCHE - 2011
Projet de programme de recherche
L'inscription dans le temps du «bâti fonctionnant»
En 2006, quand j’ai initié le concept d’«ImmoDurabilit€» : « l’inscription dans le temps du bâti fonctionnant », je n’imaginais pas que dans le cadre de la mondialisation, la titrisation, l'externalisation, délocalisation, relocalisation, rationalisation, optimisation, modernisation, restructuration, et la financiarisation de l’immobilier et particulièrement du logement nous mènera à la crise finale du capitalisme financier.
Comme disait Eugène Ionesco : « Le roi se meurt »
La pratique de l’espace, dans un système urbain soumis à la spéculation immobilière est perturbée à tel point que la première description de la maison est sa «valeur» au m2.
Il est urgent qu’un retour à la signification de l’abri, une nouvelle expertise immobilière de la ville soit le sujet d’un programme de recherche nationale.
ImmoDurabilité est un concept temporel: l’inscription de la «chose immobilière» dans le temps, d’une manière durable.
Si l’on considère cette description comme une définition de la durabilité du bâti qui fonde l’action de transformation de l’espace, de sa consommation, nous pouvons construire un mécanisme révélateur des préoccupations permanentes de l’être social qui s’approprie la nature: la production des valeurs, de la signification.
Il semble évident que l’intérêt d’un tel point de vue sur «le monde des travaux publics et du bâtiment» est prospectif et permettrait d’organiser, d’instrumenter une série d’indicateurs placés dans un présent élargi du projet et qui se mettrait à « clignoter » tout le long du processus de consommation de la ville, de la région, du monde et de l’univers tout entier.
Développement durable et qualité environnementale ne seraient que des sous-produits d’une pensée globale et visionnaire de la ville universelle, avec la mondialisation comme étape.
La structure actantielle de l’art de bâtir est universelle : « l’architecte » conçoit ce que « client » désire et « l’entrepreneur » peut construire.
Au niveau de la manifestation, cette simplicité élémentaire ne transparaît plus que dans les sociétés traditionnelles.
Dans notre société sur-codifiée, la « chose immobilière »est devenue, avant même son existence, un objet d’échange démultiplié qui passe « entre les mains » d’un nombre d’acteurs (intervenants) qui rendent son inscription dans le temps d’une manière durable, nécessaire, implicite, obligatoire même, mais très compliquée à décrire.
Vaste sujet qui mériterait quelques thèses de doctorat.
Un exemple remarquable issu de la pratique de l’externalisation, du management immobilier et des services sur le fond des particularisations du Code des Marchés Publics pour les Contrats de Partenariat Public-Privé, peut donner une idée de ces complications descriptives.
Etape suivante:
The World Congress of Semiotics in China 2012
Global Semiotics: A Bridge linking Different Civilizations