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Communiqué

Le 18 mai 2015 à 19 heures aura lieu le vernissage de l'Expo-Atelier « Au bout de nos ombres, la légende de l'amour sans fin ® », à la galerie Novera ou nous vous attendons pour voir les œuvres et écouter de la poésie et le récit du long chemin de la Méditerranée à la mer Noire, passant par l'île de Malte…

Galerie ouverte toutes les jours de 11h à 20h, du 18 au 25 mai 2015.

Expo-Atelier d’Arts, du 18 au 24 mai 2015

Galerie NOVERA: 2, rue Pierre Le Grand, 75008 PARIS, près de la Salle Pleyel

 

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 19:03

Vente, achat, location, regroupement… Derrière les adresses et bâtiments prestigieux à travers le monde, se cache une réalité moins reluisante pour le réseau diplomatique français.

Poussé à rationnaliser ses nombreuses implantations immobilières à travers le monde, le Quai d’Orsay tâtonne et risque même se retrouver à court terme dans une impasse financière. Vente, location, regroupement… Nathalie Morin, cheffe du service France Domaine, et Yves Saint-Geours, directeur général de l’administration et de la modernisation du ministère des Affaires étrangères, étaient auditionnés ce mercredi 5 juin par la commission des finances du Sénat.

Les sénateurs, qui tentaient d’y voir plus clair sur la politique immobilière du Quai d’Orsay, ont pu se rendre compte de la complexité de la situation. Car derrière les 5 milliards d’euros de patrimoine immobilier affichés – moins en réalité, si la France vendait vraiment ses biens, a corrigé Nathalie Morin – et quelques ventes prestigieuses réussies ces dernières années – 50 millions à Monaco, 31 millions à Bangkok, 52 millions à Hong-Kong –, le Quai d’Orsay est à la peine.

Grosses rénovations

“C’est de moins en moins facile, car le plus facile est fait”, a résumé Yves Saint-Geours. Les 307 millions d’euros de cessions immobilières à l’étranger depuis 2006 ont touché les biens les moins difficiles à écouler ou les plus convoités, dans un contexte de crise moins aiguë qu’aujourd’hui. Comme le ministère de la Défense, le Quai d’Orsay a le privilège de pouvoir conserver 100 % du produit des cessions pour acheter de nouveaux bâtiments plus fonctionnels, plus faciles à entretenir, et procéder à des regroupements. Problème : lorsque les ventes sont moins fastes, la capacité à réinvestir est réduite d’autant. “On ne peut faire qu’avec ce qu’on a”, a souligné le directeur général de l’administration du Quai d’Orsay.

Autre souci, le compte d’affectation spécial (CAS) où est comptabilisé le produit des ventes immobilières sert aussi à payer au moins 20 millions d’euros de grosses rénovations. Cette pratique comptablement peu orthodoxe est épinglée par la Cour des comptes et par les sénateurs de la commission des finances, mais faute de ligne budgétaire dédiée, le Quai d’Orsay n’a pas le choix. Yves Saint-Geours, conscient du caractère “limite” de ce tour de passe-passe budgétaire, reconnaît diplomatiquement qu’une ligne budgétaire de 30 à 50 millions serait d’ailleurs nécessaire si la France rénovait et entretenait ses locaux comme il le faudrait… Sans compter les imprévus à financer, comme le récent attentat qui a complètement détruit l’ambassade à Tripoli.

En principe, le “100 %” doit s’arrêter et le Quai d’Orsay devra contribuer, dès 2015, à hauteur de 30 % de ces cessions au désendettement, mais Yves Saint-Geours a profité de son audition au Sénat pour réclamer le maintien de la règle actuelle.

152 biens vendus 

Attentifs à cette demande, les sénateurs n’ont pas manqué de critiquer l’absence de cap dans la politique immobilière du ministère à l’étranger. Hormis pour les grosses représentations diplomatiques, il n’existe pas de schéma pluriannuel de stratégie immobilière. Sur le terrain, il revient de fait à l’ambassadeur de se saisir du dossier. Une tâche ardue, compte tenu des législations locales et de l’éclatement en plusieurs sites des différents services : chancellerie, consulats généraux et opérateurs divers. Si bien que, si 152 biens ont été vendus depuis 2006, certaines opérations tournent au fiasco. Par exemple, la France cherche à vendre la chancellerie à Madrid, bâtiment prestigieux mais vétuste et peu pratique, mais se heurte à la crise immobilière espagnole. Le projet, initié à l’époque où tout allait bien, prévoyait de vendre cher, d’investir dans des locaux moins coûteux et de dégager une “soulte”, c’est-à-dire un bénéfice dont auraient profité d’autres opérations. Yves Saint-Geours n’a pas caché son inquiétude aux sénateurs, redoutant, in fine, que la nouvelle ambassade ne coûte plus cher que la vente de l’ancienne…

La commission des finances du Sénat  a mis en garde contre la tentation de vendre pour louer, comme cela s’est passé à Hong Kong. Le directeur général de l’administration du Quai d’Orsay a indiqué qu’il était “plutôt hostile” aux locations, mais que dans quelques rares cas, c’était préférable. Il n’a pas précisé comment allait être remplacé le luxueux logement de fonction new-yorkais de l’ambassadeur de France à l’ONU, mis en vente pour environ 40 millions de dollars. Location ou nouvel achat ?

 

Bruno Botella

ACTEURS PUBLICS

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